Fifib x ALCA : journée émergence 2025
À l'occasion du Fifib – Festival international du film indépendant de Bordeaux –, ALCA organise une journée destinée aux jeunes professionnels, le mardi 7 octobre à la MÉCA, à Bordeaux (33). L'opportunité de rencontrer et d'échanger tout au long de la journée sur les pratiques et l’évolution des métiers du cinéma.
Au programme
10h-12h : une matinée consacrée à un temps de permanence avec Marielle Cadusseau de France Travail et Chloé Lanceplaine de l'Afdas pour poser ses questions de manière individuelle sur son statut, son droit à la formation.
14h30 : Table ronde : La rémunération des métiers du cinéma et de l'audiovisuel.
Comment vivre de son métier ? Comment trouver un équilibre, s'adapter aux réalités de terrains, s'armer contre les risques de précarité ? Auteur réalisateur, productrice et directeur de production partagent leurs expériences face à la question de la rémunération pour éclairer, rassurer ou mettre en garde ceux qui se lancent aujourd'hui dans ces métiers.
La rencontre est modérée par Sophie Germain, développement et production
Intervenants / intervenante :
- Jérôme Clément-Wiltz, auteur-réalisateur
- Julie Paratian, productrice
- Louis Houdoin, directeur de production
Dans un secteur porté par la créativité et la passion, la question de la rémunération est un enjeu majeur et parfois délicat. Derrière chaque projet, les auteurs, réalisateurs, producteurs et techniciens jonglent avec des engagements forts pour la création, des réalités économiques, des obligations de dépenses et des financements parfois fragiles.
Comment, dans ces conditions, assurer une rémunération juste et durable qui permette de vivre réellement de son métier ?
Pour explorer ces enjeux, cette rencontre réunit trois professionnels aux regards complémentaires :
- L’auteur-réalisateur : généralement à l'initiative de l'idée originale et de la création du projet, il prend souvent dès l'écriture, le risque de travailler seul avant d'être rémunéré pour l’écriture (contrats de cession de droit d’auteur, résidences, aides sélectives…), puis pour la réalisation (cachets ou salaires selon le statut), il peut percevoir également des droits d’auteur lors de la diffusion de son œuvre. Pourtant, ces montants restent souvent bas pour un statut encore peu encadré et dépendant fortement de la notoriété de l'auteur et du succès du projet. Comment évaluer et négocier la juste valeur du temps d’écriture si souvent invisible ? Comment prendre en considération le temps nécessaire à la création et éviter la précarité entre deux films ?
- La productrice : garante du financement et du pilotage global du projet, elle doit trouver un équilibre entre le budget disponible, la rémunération des équipes, la viabilité de son entreprise et sa propre rémunération. Il arrive que sa rémunération ne couvre pas le temps investi à chacun des films, surtout pour des projets fragiles ou émergents. Quelles stratégies adopter pour sécuriser les salaires et l'entreprise, tout en respectant les impératifs économiques de la production ?
- Le directeur de production : au cœur de la gestion budgétaire et organisationnelle, il est responsable de l’équilibre financier de la fabrication et du respect des conventions collectives. Au plus près des équipes, il gère leur rémunération qui varie selon la taille de la production du film, la durée du tournage et les financements mobilisés. Comment valoriser son expertise et défendre une rémunération équitable, dans un contexte où la pression sur les coûts est constante ?
17h : pot convivial.
Lieu
Auditorium ALCA
La MÉCA
5 parvis Corto-Maltese
33000 Bordeaux
Les intervenants et intervenantes
Jérôme Printemps Clément-Wilz : auteur-réalisateur travaillant notamment la matière documentaire. Ses films ont été sélectionnés aux festivals de Rotterdam, Amsterdam, Toronto… et sont intégrés aux collections de la Cinémathèque Française. Il a reçu le Grand Prix à Doxa, au Hong Kong Film Festival et une Étoile de La SCAM. Son travail part également de la performance pour se déployer vers la photographie et l’installation. Avec les collectifs La Tendre Émeute, Epectase et Carmel Miracle, il s’est notamment produit au Zénith de Paris, au musée TRAFO et a été exposé à Circulation(s) et à Mécènes du Sud. Il est également membre fondateur des Ateliers Wonder.
Il vient de terminer une résidence à la Villa Medicis pour son projet de long métrage de fiction Saint-Paul.
Filmographie sélective :
- 2024 : Ceci est mon corps- Kidam, Squawk - documentaire
- 2023 : Le fils - Kidam, Squawk - documentaire
- 2022 : Un troisième testament - Kidam – court métrage
- 2019 : Nos cathédrales - Superstructure – court métrage
- 2018 : Quand tout le monde dort - Partizan Films - documentaire
- 2016 : Être cheval - Kidam - documentaire
Julie Paratian : productrice à Sister Productions. Après dix ans à Orange, à New York puis à Paris, dans l’organisation des forums sociaux altermondialistes et sept années associée à AVENUE B, Julie Paratian crée, en 2011, Sister Productions (anagramme de RESIST). Basée en Nouvelle-Aquitaine, elle entretient une collaboration durable avec des cinéastes et artistes en France, ainsi qu’à l’international, dans le cadre de coproductions avec des partenaires soigneusement choisis.
Julie Paratian est très active dans la profession, notamment comme présidente de l’association Les Amis du Réel de 2017 à 2020 ainsi qu’en région Nouvelle-Aquitaine où elle est membre fondatrice de l’association de producteurs Peña. Elle participe à diverses commissions (actuellement vice-présidente de la commission CNC-Diversité) et est membre des réseaux EURODOC et ACE.
Sister Productions a produit une trentaine de films pour le cinéma ou la télévision :
- 2023 : Caiti blues de Justine Harbonnier (ACID Cannes,Visions du Réel, Hot Docs )
- 2023 : El Castillo de Martín Benchimol (Berlinale - Panorama, Prix du meilleur réalisateur à Hot Docs et Hong Kong IFF)
- 2022 : L’hypothèse démocratique – une histoire basque de Thomas Lacoste (Lussas, Cinéma du Réel)
- 2020 : Si le vent tombe de Nora Martirosyan (Festival de Cannes, sélection officielle et ACID, Tallinn Black Nights, candidat Arménien pour les Oscars)
- 2020 : Tu crois que la terre est chose morte de Florence Lazar (Arte La Lucarne, IDFA, Cinéma du Réel)
- 2017 : Demons in paradise de Jude Ratnam (Festival de Cannes, sélection officielle)
- 2017 : En bataille de Eve Duchemin (Magritte du meilleur documentaire)
- 2015 : Sud eau nord déplacer de Antoine Boutet (Locarno)
- 2015 : Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania (ACID Cannes)
Louis Houdoin : directeur de production installé à Angoulême. Actif dans le cinéma d’auteur contemporain, il accompagne des réalisateurs et des réalisatrices dans le développement de projets ambitieux, portés par une identité artistique forte et singulière.
Formé aux métiers de la production, il s’oriente rapidement vers la direction de production, un rôle central où il déploie ses compétences en organisation, gestion budgétaire et coordination des équipes. Son parcours se construit autour de films qui explorent des univers variés, du drame intimiste à la fresque urbaine, en passant par des récits tournés à l’international.
Parmi ses plus récentes collaborations :
- 2026 : Le sens de la vie de Elise Girard - 1015 - Long métrage
- 2025 : Un lieu pour attendre de Eugène Green - Le plein de super - Long métrage
- 2024 : Wolfgang Extraordinari de Javier Caldera - Nostromo Pictures (prod exe France : Noodles production) - Long métrage
- 2024 : Le beau Rôle de Victor Rodenbach - Jonas Films – Long métrage
- 2024 : Les Tempêtes de Dania Reymond-Boughenou - Chevaldeuxtrois, La Petite Prod – Long métrage
- 2023 : Totems de Arthur Cahn - Les Films du Grand huit – Court métrage
- 2023 : Sidonie au Japon de Élise Girard - 10:15 - Long métrage
- 2022 : La Passagère de Héloïse Pelloquet - Why not production - Long métrage
Sophie Germain : productrice, productrice exécutive et directrice de production de films documentaires depuis plus de 20 ans, Sophie Germain a supervisé la production de nombreux documentaires coproduits à l'international, destinés à la télévision ou au cinéma. Après dix ans passés au sein de la société Idéale Audience, elle travaille depuis 2006 en indépendante pour différentes sociétés de productions. En parallèle, elle a aussi développé et produit plusieurs films documentaires pour le cinéma au sein de sa société Kaléo Films dont L’escale de Kaveh Bakhtiari (Cannes-Quinzaine des réalisateurs), J’avancerai vers toi avec les yeux d’un Sourd de Laetitia Carton (Festivals Lussas, Gindou, Douarnenez, Tübingen), Dans les pas de Trisha Brown de Marie-Hélene Rebois (FID Marseille, Festival du film d’art du Louvre, Dance film festival NY).