Le Naufrage de l'Afrique
Une nuit de janvier 1920 se produit la plus grande catastrophe maritime de l’histoire française : prés des îles d’Oleron et Ré le paquebot "Afrique" sombre dans les eaux tumultueuses du récif de Rochebonne. Des centaines de passagers et d’hommes d’équipage périssent. Ce livre présente, au jour je jour, la tragédie vue par les journaux de l’époque.
Nous avons déjà évoqué dans cette rubrique des drames de la mer. Celui de l’Afrique est bien différent.
Le naufrage du paquebot Afrique et, par le nombre de ses victimes, le plus grave jamais survenu sur les côtes françaises : lors d’une violente tempête, privé de chaudières et victime d’une voie d’eau, le paquebot de la compagnie des Chargeurs réunis assurant la ligne de l’Afrique occidentale tente de rallier le port de La Pallice. Malgré la tentative de secours du Ceylan, l’Afrique ne parviendra jamais à bon port...
Le livre numérique que nous vous proposons ici, qui n’a jamais eu d’équivalent en papier, retrace l’histoire de l’Afrique à travers la presse de l’époque.
Les articles choisis sont tous issus de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. En téléchargeant le format epub puis en cliquant sur le titre de l’article, vous pouvez accéder aux documents originaux.
On peut d’ailleurs suivre l’histoire aventureuse de l’Afrique : il est en quarantaine devant Pauillac en 1912 ; en 1914 le paquebot est chassé par une canonnière allemande et s’en sort sans dommage, en 1915 il transporte des tirailleurs sénégalais afin d’alimenter le front en chair à canon, son capitaine est fait Chevalier dans l’ordre national de la légion d’honneur en 1919, mais rien ne va plus en janvier 1920.
L’Humanité du 13 janvier écrit au sujet de la tempête qui traverse la France : « Le paquebot Afrique, allant à la Côte occidentale d'Afrique, ayant quitté Bordeaux-Ville le 9 janvier, à 19 heures, signala par T. S. F. le 11 janvier, à 0 heures du matin, qu'il se trouvait en difficultés à 6O milles à l'ouest de la Coubre. Le Ceylan, allant en Amérique du Sud, se porta immédiatement au secours du paquebot.
De son côté, la marine nationale envoya de Rochefort deux puissants remorqueurs pour aider au convoyage. Un radio parvenu à Bordeaux dans la soirée de dimanche indiqua que Le Ceylan avait trouvé l'Afrique et que les deux navires faisaient route de conserve pour La Pallice. Aux dernières nouvelles, l'Afrique aurait dû être évacué dans la nuit de dimanche à lundi. Les équipages de l'Afrique et du Ceylan procédaient au sauvetage des passagers. »
Malheureusement l’optimisme du journal socialiste est vite démenti dès le lendemain : on comptera plus de 550 victimes et ... 34 rescapés.
Cet ouvrage donne la parole aux protagonistes : marins, rares survivants mais aussi aux politiques puis aux juristes car l’affaire traine en longueur jusqu’en 1929, avec son lot d’injustices : seuls les parents des victimes fortunées seront indemnisées...
Les passionnés consulteront avec bonheur La tragédie du paquebot Afrique de Roland Monet, parue chez Geste/éditions en 2006 ainsi que que le film documentaire écrit par Daniel Duhand : Mémoires de l'Afrique.