Selon cette définition canadienne, "la nouvelle littéraire est un récit fictif très bref qui fait appel à la réalité et qui, la plupart du temps, ne comporte pas de situation finale. Généralement, elle se termine avec un dénouement inattendu qu’on appelle la chute. Comme il s'agit d'un court récit, la nouvelle littéraire comporte peu de personnages, peu d’actions et peu de lieux. L’action est souvent menée par un seul personnage".
La plupart des textes présentés ici ne correspondent pas tout à fait à cette définition. Ce ne sont ni des nouvelles, ni des contes mais bien souvent un entre-deux. Appelons-les, de façon plus commode, des récits courts.

Venus d’époques et de sources différentes, ils n’ont pas de liens entre eux, si ce n’est leur appartenance à un corpus néo-aquitain : tous les auteurs présents dans cette petite anthologie sont natifs ou ont vécu en Nouvelle-Aquitaine.

Les textes ont pratiquement tous été publiés dans la presse : entre 1850 et 1950, écrire pour les journaux et revues permettait, plus ou moins correctement, de vivre de sa plume. Pratiquement chaque périodique publiait récits courts et feuilletons. Aujourd’hui disparues, les rubriques littéraires foisonnaient : Des Mille et un matins dans Le Matin, aux Contes des temps futurs dans L’Humanité.

[ Betty Bell dans Le Matin, 15 mars 1927
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5757321/f4 ]

Certains auteurs évoquaient, dans son sens littéral, la formule de Maurice Renard : "écrire pour vivre". Il n’a d’ailleurs pas ménagé sa peine : en plus de ces nombreux romans il laisse à la postérité plus de 600 récits courts.

Tous les auteurs de notre patrimoine littéraire s’y sont essayés : des grands "classiques" (Marcelle Tinayre, Jean Giraudoux, Pierre Loti, Léon Bloy, Louis Chadourne…) jusqu’à ceux tombés aujourd’hui dans un quasi oubli (Georges de Peyrebrune, Jules de Gastyne, Marcel Nadeau, Pierre Frondaie…).

[ Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée, Hachette, janvier 1929
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6132002q/f24 ]

Reste une grande diversité de textes : polar (La Chasse à la femme de Georges Grison), exotisme (La Femme et le tigre de Pierre Frondaie), contes (Cong Quinh et le chat du roi de Georges Bloy), Science-fiction (Celui qui supprima le bruit de René Pujol), régionalisme (Histoire de Garous de Louis Perceau), aventure (La Mort de Latham de Gaston Chérau)…

Certains n’ont jamais été édités depuis leur parution.

[ L’Humanité du 26 décembre 1915
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2544121/f4 ]

Mais il en reste tellement, cachés dans les revues, périodiques, recueils… que l’on peut déjà annoncer un tome 2, avec tous les oubliés du tome 1 et les nouvelles découvertes…