Marc Vallès, lauréat du dispositif "Bourse ALCA de résidences", accueilli conjointement à la Maison des auteurs des Francophonies - Des écritures à la scène (Limoges) du 7 septembre au 4 octobre, puis à la Maison des écritures (La Rochelle), du 5 au 30 octobre 2020.

Biographie

Auteur, metteur-en-scène et scénographe, Marc Vallès a fondé sa première compagnie de théâtre en 2007, dans un quartier populaire de Port-au-Prince. Il a été lauréat de la bourse Afrique et Caraïbes en création de l'Institut français de Paris et reconduit en 2013. En 2016, il a été boursier du Festival des Francophonies en Limousin, puis a résidé au Centre Intermondes de La Rochelle l’année suivante, pour des recherches sur la traite négrière. En 2017, il obtenu un Master en scénographie de la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg. Entre 2017 et 2019, il a collaboré sur des projets de spectacle et de création d’espace pour le Festival 4 Chemins en Haïti, et le Festival Les Praticables de Bamako.

Projet d’écriture en résidence

"La proposition du projet Puni entend une suite de la recherche sur le système colonial, sur l’écriture des constitutions du Nouveau Monde, ce qui se trouve à la base du conditionnement du corps et qui perdure dans les pratiques actuelles. Il s’agit de saisir les différents stigmates, les traces du passé, les conditions d’existences et les moyens de résistance, d’acquérir une certaine conscience de la mémoire historique dans l’imaginaire.

Puni est un prétexte pour raviver la mémoire en analysant les contextes d’invention des châtiments corporels de la société esclavagiste. Les applications répressives de l'époque comme le marquage au fer, la peine de mort, les oreilles et le jarret coupées, l’enchainement, le fouet, la pendaison etc. (...) "

Bibliographie

Mon corps réfléchi, 2016, théâtre (2 personnages / 2 voix off / 1 chanteur)
Des faits démesurés et violents de l’histoire habitent notre mémoire et avivent notre rapport avec l’espace. Construit sur la cale des bateaux négriers, Mon corps réfléchi est une façon de nommer les espaces de blessures communes, une manière de pousser loin de leur limite les relations humaines, le regard de l’autre. Mon corps réfléchi reste un travail sur la notion d’absence de soi, pour que naisse une scène de soi.

Jamais tant de silence, 2013, théâtre (2 personnages)
Ce texte met en scène l’enfance dans les quartiers populaires en Haïti, la réalité crue d’une violence qui compose le quotidien de la ville. Les personnages sont inspirés de la vie des enfants de rue et du cadre éducatif en Haïti.

Le Temps que dure la traversée, 2018, théâtre (3 personnages)
Texte sur la thématique de la migration, comme point de rupture et de rapprochement. Nous percevons les frontières comme des coupures, des failles ou brisures qui se reproduisent à l’infini, et nous entendons aussi, dans ce drame sur la frontière, le mur que chaque corps, dans les caractéristiques qui le constituent, représente face à l’autre. Nous nous déplaçons et chaque pas raconte que nous existons individuellement dans le jeu commun.

Sa K’ echape n’ , théâtre (5 personnages)
Ce texte écrit en créole s’introduit dans les marchés de Port-au-Prince et la réalité sociale et culturelle de la femme haïtienne.

Avant tes yeux, poésie
Il s’agit d’un schéma d’organisation du réel et de l’imaginaire émotionnel et affectif, dans le but de questionner la non-certitude de l’observation. Entre déconstruction et construction il y a moi, ombre infinie, le temps et l’espace ne sont plus abrupts et radicaux, ils fusionnent avec l’imaginaire du spectateur pour former une unique entité.