Les auteurs de "Gagarine" rencontrent les jeunes d'Unis-Cité
Les volontaires en Service civique d’Unis-Cité Bordeaux se sont retrouvés le mercredi 14 février afin de dresser un bilan de leurs missions. Participant au programme "Cinéma & Citoyenneté" du CNC, ils ont pu s’entretenir en visioconférence avec Marie Baylac, en charge du label CaMéo, et Sébastien Lasserre, notamment responsable du programme d'accompagnement dans l'écriture de scénario "La Ruche".
La journée s’est achevée avec l’intervention de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, réalisateurs des courts métrages Chien bleu et Gagarine, que les jeunes ont pu voir auparavant, ainsi que du long métrage du même nom faisant partie de la Sélection officielle au Festival de Cannes 2020.
Trois questions à Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, réalisateurs
Les jeunes avec qui vous avez pu vous entretenir ont eu l’occasion de vous poser de nombreuses questions sur vos parcours, l’esthétique de vos films, leur financement, etc. En tant que réalisateurs, que souhaitiez-vous qu'ils retiennent à l'issue de cette rencontre ?
Que le cinéma est un art collectif se construisant lors d’un processus nourri de rencontres, d’échanges. Nous avons fait tous nos films d’abord avec les habitants des territoires qui nous ont accueillis et inspirés, que ce soit à Gagarine pour notre toute première fiction, alors que nous n’avions jamais été sur un plateau de tournage, ou dans la cité de la Maladrerie où nous avons tourné Chien bleu. C'est pour nous le temps passé sur place qui a été le plus précieux pour écrire nos histoires. À partir d’un scénario d’une vingtaine de pages, voir ensuite se déployer à nos côtés des équipes pleines de talents et d’entrain, c’est presque magique. C’est un plaisir immense qui n’a de sens que si l’on fait confiance aux personnes qui acceptent de se lancer avec nous dans l’aventure de faire un film.
Qu’avez-vous appris de ce public constitué de spectateurs à la fois animateurs et potentiels réalisateurs ?
Nous sommes admiratifs de la liberté avec laquelle ces jeunes nous ont parlé de leurs émotions et de leur vision du monde via leurs témoignages et leurs questions. Pour nous, faire un film, c’est créer un outil de partage qui doit permettre aux spectateurs de débattre, de se rapprocher en écoutant l’autre. C’est ce qu’ils ont fait lors de la rencontre que nous avons eu la chance d’avoir avec eux, et nous nous sentons privilégiés lorsque nous les imaginons animer de futures séances de projections de nos courts métrages avec d’autres spectateurs. Leurs qualités d’écoute et de partage, leur finesse d’analyse et leur entrain constituent des bases solides pour ceux qui veulent à leur tour réaliser.
En cette période de crise sanitaire, comment considérez-vous le cinéma en tant qu'art et pratique sous le signe de la collectivité ?
Le cinéma, comme la culture en général, est précieux parce qu’il nous réunit, nous inspire, nous fait réagir. Nous avons tellement hâte que les salles rouvrent pour voir dans ces fauteuils rouges des centaines d’inconnus assis côte à côte, le regard captivé dans la même direction, réunis par un désir de devenir, le temps d’une heure ou deux, des voyageurs immobiles prêts à être émus, surpris, touchés, révoltés, énervés, énamourés, tout ce qui nous fait vibrer.
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