Les apprentis du CFA de Montagne initiés au Pocket Film
Un atelier Pocket Film à destination d’une quinzaine d’apprentis du CFA viticole de Montagne (Gironde) a été organisé le 23 février dernier au sein de l’établissement. Cet atelier, animé par le réalisateur néo-aquitain Philippe Kastelnik, s’inscrit dans le cadre du dispositif national Lycéens et apprentis au cinéma que coordonne ALCA à l'échelle de l’Académie de Bordeaux.
ALCA est allée à la rencontre de ces apprentis répartis en trois groupes et qui ont choisi l’un des deux thèmes proposés, "Je me souviens" et "La fin du monde". Un premier groupe a tourné un documentaire consacré à la coupe des pieds de vignes, De la taille au pliage de la vigne, le deuxième a réalisé une fiction, C’était pas si mal !, rendant compte de la nostalgie de l’avant-Coronavirus et des difficultés qu’il implique. Le dernier, quant à lui, a opté sous la forme d’un reportage pour une fausse visite d’un château tournée dans le chai de l’établissement, Métissage 2016 : les cépages résistants.
Deux questions à Philippe Kastelnik, auteur-réalisateur
Quel était le principe de l'atelier Pocket Film ?
L'idée, c'est de faire un film de A à Z en trois ou quatre heures avec un téléphone. Nous avons tous une caméra avec nous toute la journée (notre téléphone) comme nous avons tous des stylos. Mais nous ne nous en servons pas tous pour écrire des nouvelles, de la poésie, etc. C'est d'abord faire prendre conscience qu'on a là, à portée de main, un outil pour un film. C'est comme un atelier d'écriture, donc.
Ensuite, c'est l'enjeu de faire un film en très peu de temps, donc on décide de se passer du montage. La contrainte est donc de faire un film en plan-séquence, en une seule prise. L'important, c'est le geste. Il faut qu'il y ait un titre au début et un générique de fin pour lui donner ce statut de film. Et puis, pour que le dispositif soit complet, nous projetons les films en fin de séance afin de les montrer à un public avec qui on va discuter de la manière avec laquelle les jeunes ont vécu cette expérience.
Que souhaitiez-vous qu’ils apprennent et intègrent ?
Le plus important, c'est d'abord de comprendre qu'un film est presque toujours une entreprise collective. Ensuite, il s'agit de leur faire prendre conscience de tous les paramètres nécessaires pour réaliser un film (le son, la lumière, etc.). Trouver une idée ou une histoire, comment la communiquer en film, est le plus difficile. C'est très important qu'ils s'approprient le téléphone autrement, qu'ils en aient un usage un peu différent de leur quotidien.
Ce n'est pas réussir qui compte mais plutôt comment on résout toutes les problématiques de la fabrication d’un film. Enfin, mon boulot consiste à leur donner envie, à leur transmettre quelques pistes en cours de fabrication en tant que "premier spectateur". Qu'ils comprennent que celui qui voit le film ne voit pas les mêmes choses qu'eux, comment le film les communique. C'est aussi l'idée qu'avec presque rien, on peut quand même faire quelque chose.
Deux questions à Camille Montaud, Hugo Colas et Alban Proyart, réalisateurs de C’était pas si mal !
Que pouvez-vous nous dire de votre film ?
Hugo Colas : Le film concernait la Covid. On parlait des libertés que l’on avait avant la pandémie et de celles que l’on n’avait plus après. On se rendait compte de la chance que l’on avait avant, et qu’on se plaignait souvent. On a donc fait référence à des voyages que voulait faire Alban, qui voulait partir à l’étranger, en Espagne, avec des amis. On a montré que c’était compliqué avec la pandémie en France alors que, dans les autres pays, ça allait un peu mieux. Ensuite on a parlé du sport-étude [aussi appelée section sportive scolaire, cette option permet aux collégiens et lycéens de se spécialiser dans une discipline sportive précise et éventuellement d’obtenir le statut de sportif de haut niveau, ndlr] pour moi qui avais des compétitions en Europe, par exemple, et de ce qui n’était plus possible.
Alban Proyart : Tu as oublié le contexte : deux jeunes qui arrivent avant le début du cours et qui discutent.
Qu’avez-vous pensé de l’atelier ?
Camille Montaud : C’était très enrichissant et agréable. Au début, c’était un peu compliqué, le temps de se lancer dans le bain et de trouver le scénario. Après, une fois qu’on a commencé, on s’est bien amusés à le mettre en scène.
Hugo Colas : C’était assez enrichissant. Comme l’a dit Camille, c’était assez complet parce qu’on écrivait, on réalisait, il fallait trouver le titre, il fallait un peu d’organisation. Et surtout, ce qui était assez compliqué pour moi, c’était de garder mon calme, d’essayer de ne pas rigoler durant les prises.
Contacts
Chargé de mission Éducation aux images
(académie de Bordeaux)
05 47 50 10 26
sebastien.gouverneur[@]alca-nouvelle-aquitaine.fr