Une cinquantaine de personnes s’est réunie ce jeudi 14 novembre, Espace Jules Noriac, à Limoges, pour découvrir les actualités littéraires de 24 auteurs et autrices de Nouvelle-Aquitaine. Le concept de cette journée a séduit les professionnels et lecteurs curieux qui composaient le public. 

"Les auteurs présentent différemment leurs livres, c’est pourquoi il nous a semblé intéressant de leur proposer cette journée", lance la chargée de mission d’ALCA en guise d’introduction. Le concept imaginé pour la journée est simple et bien huilé : les auteurs¹ sont rassemblés par groupes de trois. Tour à tour, chaque auteur prend la scène, donne une présentation toute personnelle de son œuvre durant cinq minutes. Puis, la compagnie de théâtre pictavienne Studio Monstre prend le relai. Des mises en voix d’extraits choisis sont données à entendre à l’auditoire disparate et attentif qui peuple cette ancienne chapelle réhabilitée en salle de spectacles.

De la bande dessinée, du théâtre, du roman, du documentaire, de la vulgarisation scientifique, des albums jeunesse : la journée met en lumière la richesse et la diversité éditoriales qui vibrent en Nouvelle-Aquitaine. Et cette pluralité d’univers et de thématiques ne donne pas un air décousu ou mal assemblé à la représentation. Au contraire, elle rythme les pitchs et les lectures performées, permet de rebondir, de faire des ponts inattendus, de réaliser que tout ce monde rassemblé fait corps autour d’un même réseau et d’une même passion.

Une élue à la culture de Confolens (16), accompagnée de la médiathécaire de la même commune, affirme l’intérêt de ce type de journée dans l’exercice de ses missions : "C’est l’occasion de découvrir des nouveaux auteurs ou autrices et de nouveaux titres. Et s’ils sont de la région, c’est toujours mieux !". "L’année prochaine, on pourrait peut-être amener des lecteurs de la médiathèque avec nous ?", questionne la bibliothécaire. Assurément. C’est tout l’enjeu de cet événement. Réunir professionnels et grand public. Un groupe de trois personnes, non pas autrices mais membres de l’association organisatrice de la Foire du livre de Naves (19), s’enthousiasme aux abords du stand tenu par le libraire de Rêv’en pages.

"Nous sommes déjà venus l’an dernier, nous apprend la voix masculine du trio. Ça nous donne des idées d’auteurs à programmer pour notre manifestation littéraire qui se tient en mars chaque année. Et puis, c’est toujours intéressant de rencontrer les auteurs et/ou de les découvrir."

La pause se termine. On finit son gobelet de café, on avale sa dernière bouchée de madeleine Bijou pour regagner sa place prestement. Le spectacle continue. Une telle profusion d’histoires à raconter, d’histoires à écouter, oblige à une cadence soutenue. Mais l’ambiance est chaleureuse, les séances de dédicaces et d’échanges public/auteurs ont scellé une atmosphère nouvelle. Les récits reprennent, les applaudissements ne tarissent pas. Le format pluridisciplinaire fait ses preuves, une fois de plus. Dans la salle, entre deux œuvres, on s’échange, non pas des bonnes pratiques, mais des bons auteurs. "Elle ! souffle une spectatrice à sa voisine, elle est super. Bosseuse, super lien avec la population locale si tu l’accueilles en résidence. Magnifique rencontre", assure-t-elle. "Redis-moi son nom ?", la relance la voisine de siège en attrapant stylo et carnet.

Justement, Cécile Bruneteau, qui dirige le lieu de résidence Les Grandes Fenêtres dans le Périgord noir, se réjouit, elle aussi, d’une telle occasion pour enrichir son réseau comme sa programmation. "Nous sommes un peu isolés dans nos lieux… On n’est pas toujours au courant des dernières sorties. Ça donne des idées de personnes à solliciter pour les impliquer sur tel ou tel projet de territoire qui leur irait bien."

Côté auteurs et autrices, l’enthousiasme est partagé. Maya Saenz écrit de la littérature jeunesse. "C’est ma première fois ici, j’étais vraiment curieuse d’entendre mon texte mis en voix par des comédiens, c'est une expérience ! Pour moi, c’est pousser encore plus loin le travail d’un livre. C’est un peu un rêve qui se réalise", confie cette éditrice de métier. Quant à Céline Ripoll, autrice, conteuse et danseuse, elle insiste sur l’importance de rendez-vous comme celui-ci. "Je suis dans le réseau des spectacles, donc je sais la nécessité de sortir pour se faire connaître. Le livre devient beaucoup plus vivant si on est derrière pour le représenter, concède l’artiste. C’est une proposition généreuse de la part de l’institution, cette vitrine qui nous est offerte. Ce genre de rencontres remet de l’humain et reconnecte avec tout cet invisible qui existe autour de l’objet livre".

De l’objet livre, il s’en est vendu une quantité non négligeable. "Plus de 700 euros de chiffre !", se félicite le directeur de la librairie. Rapporté au nombre de présents, l’opération est une réussite. Mais le commerçant nuance son propos. "L’objectif premier de notre présence ici n’est pas la vente. C’est vraiment d’être présent en tant que libraire indépendant."

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1. Sont intervenus ce jour : Christian Cailleaux - BD, Francis Carpentier - nouvelles, Béatrice Castaner – roman, Aurélia Coulaty - documentaire, Marc Daniau – roman jeunesse, Marie-Catherine Daniel – roman de l’imaginaire, jeunesse, Florian Ferrier – roman historique, David Glomot – guide décalé, Patricia Houéfa Grange - poésie, Selma Guettaf – roman poétique, Marion Guilloux - théâtre, Myriam Hassoun - documentaire, Maïté Laboudigue – album jeunesse, Rémy Lasource – polar, Sébastien Laurier - BD, Julien Mariolle - BD, Daniel Matias - traduction, Gaëlle Perret – album jeunesse, Hélène Petit - essai, Sophie Poirier - roman, Céline Ripoll - conte, Maya Saenz – album jeunesse, Antonin Varenne - roman