[27] poèmes
Cora Laparcerie-Richepin : une grande artiste et autrice oubliée.
Marie-Caroline Laparcerie, dite Cora Laparcerie, est une comédienne, poétesse et directrice de théâtre française née le 9 novembre 1875 à Morcenx, dans les Landes.
Élevée au Couvent de l’Assomption de Bordeaux, les sœurs lui font jouer le rôle de Jésus-Christ dans des matinées enfantines. Avec des camarades, elle interprète L’Aventurière chez des amis où le hasard avait emmené Coquelin aîné ; celui-ci, surpris du vrai tempérament scénique qu’il reconnaît en la jeune Cora, réussit à convaincre sa mère de la laisser partir à Paris.
Arrivée directement dans la capitale (sans être passée par le Conservatoire), Cora Laparcerie auditionne dans Phèdre devant André Antoine qui l’engage à l’Odéon. Elle y débute dans Plutus ; elle y crée ensuite Marianne, Philaster, Richelieu, Juan de Marana, La Double Méprise, Les Truands (de Jean Richepin), ou encore Chêne-cœur de Maurice Soulié, une de ses plus belles créations, où pour la première fois, la jeune tragédienne aborde un rôle vraiment moderne. Elle joue également le répertoire classique : Athalie, Cinna, Andromaque, Le Malade imaginaire. Au Théâtre Antoine, elle crée également Sur la foi des étoiles, puis Quo Vadis ? au Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Elle se produira dans le monde entier.
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Cora, qui a déjà joué à l’Odéon dans des pièces écrites par le poète et futur académicien Jean Richepin, rencontre son fils, Jacques. En 1900, il écrit La Cavalière, dont il confie le rôle principal masculin à Cora.
Ils se marient le 6 mai 1901.
En 1911, avec le père de Jacques, les époux achètent l’île Tristan (en face de Douarnenez) et en font un lieu de villégiature pour artistes, notamment parisiens.
La petite histoire retiendra que Jacques achète un bateau qu’il rebaptise CoraV. Taillé pour la régate ce voilier deviendra après moult aventures le Pen Duick d’Éric Tabarly.
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Directrice de plusieurs théâtres parisiens, notamment le théâtre des Bouffes-Parisiens (1907-1913), le théâtre de la Renaissance (1913-1928), le théâtre Mogador (1923-1924) et La Scala, elle crée en 1920 la pièce Mon homme de Francis Carco, dont la chanson-titre, composée par Albert Willemetz et Maurice Yvain, deviendra un immense succès dans l'interprétation de Mistinguett.
Pierre Lazareff, alors jeune journaliste, rencontre Cora pour un article paru dans Le Soir du 17 juin 1926 : « C'est un plaisir sans pareil, pour ceux qui aiment vraiment le théâtre, d'être admis à en parler avec Madame Cora Laparcerie. C'est qu'elle s'y consacre avec tant de foi et d'ardeur, avec une si belle et si claire intelligence, qu'elle sait en disserter comme nulle autre ».
Cette même année 1926, Cora reçoit la Légion d'honneur, mais elle tombe gravement malade l’année suivante et doit alors cesser sa carrière théâtrale. Elle continue toutefois à mettre en scène, devient chroniqueuse dans la revue Comœdia et crée le théâtre radiophonique le 9 juin 1935 en interprétant sur Radio-Paris La Vraie Carmen, pièce radiophonique écrite par elle-même.
Cora Laparcerie a également écrit des poèmes. Son premier poème publié paraît en 1910 dans la revue Je sais tout :
... L'heure est tendre, la mer chante un chant caressant
Où l'on entend l'écho de la voix de Virgile,
Et l'âme de la nuit enlace et prend nos sens.
Que d'amour infini dans cette heure fragile !
En 1924 le recueil J'aime est publié puis en 1950, Amour redoutable et divin.
Cinq ans après Jacques, elle meurt à Paris le 28 août 1951, quasiment oubliée.
Sources
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cora_Laparcerie
Le Blog de Gallica : https://gallica.bnf.fr/blog/02072021/cora-laparcerie-1875-1951-infatigable-femme-de-theatre?mode=desktop
Sud-Ouest : "Landes : Cora Laparcerie, la comédienne morcenaise adulée du Paris de la Belle Époque" : https://www.sudouest.fr/landes/morcenx/landes-cora-laparcerie-la-comedienne-morcenaise-adulee-du-paris-de-la-belle-epoque-1571685.php
Si je meurs avant vous, n’ayez pas trop de larmes.
À quoi bon les regrets, puisque tout doit finir ?
J’aurais vécu heureuse et je pourrai partir
Ayant pris à l’Amour ses peines et ses charmes.
J’aime, 1924