En 1904, Emile Couneau (1838-1920), érudit rochelais et aquafortiste amateur, ancien maire-adjoint de la ville, publie La Rochelle disparue. L’ouvrage s’impose très vite comme une référence en matière d’histoire locale et sa réputation ne se dément pas puisqu’il a été plusieurs fois réédité jusqu’à une date récente.

Les collectionneurs et bibliophiles recherchent encore l’édition originale au même titre que L’histoire de La Rochelle et du pays d’Aunis du père Arcère publiée en 1756. Pourtant, La Rochelle disparue n’est pas un ouvrage scientifique mais plutôt l’œuvre d’un amateur passionné ; le texte comporte plusieurs approximations. Couneau a notamment popularisé – savants calculs mathématiques à l’appui ! – l’hypothèse émise par Juste Lisch, l’architecte chargé de la restauration de la tour Saint-Nicolas et de l’Hôtel de ville, d’une arche reliant les deux tours de l’entrée du port. Théorie abandonnée depuis longtemps mais toujours crue par nombre de personne fascinées par une telle perspective…

Ce qui séduit le lecteur dans ce livre, ce sont les illustrations. Bien que dessins d’imagination parfois très fertile, ils ont un charme certain. D’ailleurs, les planches ont fait l’objet de tirés à part et de cartes postales dès la sortie du livre tant le succès a été grand auprès du public.

Pour les réaliser, Couneau s’est appuyé sur une très riche documentation, photographique notamment, qui est aujourd’hui conservée dans les collections patrimoniales de la Médiathèque Michel-Crépeau à La Rochelle. En effet, après sa mort en 1920, l’ensemble de ses papiers de travail et de ses archives personnelles ont fait l’objet d’un don et constituent une source précieuse pour qui étudie l’histoire de la ville.

Rédacteur : Jean-Louis Mahé (Médiathèque Michel-Crépeau - La Rochelle)