Lauréate de la résidence croisée Nouvelle-Aquitaine – Land de Hesse, inscrite dans le cadre d’une coopération entre le Hessischer LiteraturRat de Wiesbaden et ALCA, la scénariste, illustratrice et bédéiste berlinoise Burcu Türker est accueillie à la Prévôté, à Bordeaux, du 7 septembre au 2 novembre 2020 pour y travailler sur un reportage dessiné explorant ce que la pandémie a eu comme impact sur la gastronomie du Sud-Ouest.

Après une résidence à la Cité internationale des arts de Paris, pendant le 1^er semestre 2019, où elle s’est retrouvée immergée dans les manifestations des gilets jaunes et des gaz lacrymogènes, la scénariste, illustratrice et bédéiste berlinoise, Burcu Türker, a malgré tout (ou grâce à… ?) souhaité revenir poursuivre son travail de création en France mais cette fois, à Bordeaux.

Née en 1984 en Allemagne, Burcu Türker a commencé ses études à l’école des Beaux-Arts de Kassel pour se diplômer ensuite en Communication visuelle puis en Graphisme, Mode et design. Elle vit aujourd’hui à Berlin et travaille comme artiste indépendante, publiant notamment pour la presse et exposant très régulièrement ses travaux à Berlin, Stuttgart, Hambourg mais aussi à Toronto et, en 2019, à la Petite Galerie de la Cité internationale des arts, à Paris.

« Il y a tout juste un an débutait ma résidence de six mois, à Paris, à la Cité internationale des arts, obtenue dans le cadre d’une bourse d’échange culturel, allouée par le département de la culture du Sénat de Berlin. J’avais en tête l’ébauche d’un projet de livre […] où il devait être question d’espace et promiscuité, « capté » dans l’une des villes les plus densément peuplées d’Europe. C’était sans compter sur l’inattendu. Dès les premières semaines, j’ai été prise dans les manifestations des gilets jaunes. Je les ai suivies en me documentant puisque le Frankfurter Allgemeine Zeitung (Le Journal général de Francfort), m’a commandé une planche dessinée sur le sujet, Wer schützt wen wovor (« Qui protège qui et de quoi »), publiée en février 2019.

[…] J’ai donc exploré mon quartier d’adoption sous les gaz lacrymogènes et, au milieu des commerces barricadés, j’ai dessiné des policiers. Le grand tableau mural d’un policier en uniforme réglementaire fut présenté à la Cité Internationale des Arts dans le cadre de ma propre exposition individuelle, en partenariat avec le Goethe Institut. Quelques jours après le vernissage de mon exposition, Notre-Dame – que l’on pouvait apercevoir depuis la vitrine de la galerie – a brûlé de l’autre côté de la Seine, constituant à son tour une nouvelle source d’agitation sociale. Nouvel état d’urgence pour mes dernières semaines à Paris, en avril 2019. »

Comme toute la génération des artistes trentenaires, Burcu Türker est très active sur les réseaux sociaux, notamment sur son site ou sur Instagram où elle poste chaque jour des dessins ou des vidéos. Ses planches sont également visibles dans différents catalogues et notamment dans quelques-unes des pages de Books First, publié par Le Goethe Institut de Paris, en 2019.

Traduction des propos de Burcu Türker, par Alexia Valembois.