"Le Festin" s'ouvre à de "nouveaux horizons"
Avec une pagination augmentée, la revue Le Festin investit dès ce printemps dans sa nouvelle formule tous les départements de la Nouvelle-Aquitaine.
3 questions à...
Xavier Rosan, cofondateur et directeur de la publication de la revue Le Festin
Est sorti en ce mois de mars le 117e numéro du Festin sous le thème des "nouveaux horizons", marquant ainsi une nouvelle formule étendue à la grande région. Quels sont les spécificités et accointances de ces nouveaux territoires qu'explore le Festin ?
En réalité, nous avions déjà commencé à aborder ces "nouveaux" territoires – par rapport au périmètre historique de la revue, l'Aquitaine – dans nos précédents numéros, de manière assez régulière même pour les Charentes. Nous réfléchissons à un élargissement complet du champ d'action du Festin vers la Nouvelle-Aquitaine depuis quelque temps déjà, mais entre le moment où la décision politique de fusion a été prise et aujourd'hui, une nécessaire vérification des conditions était un préalable absolu. Ceci étant dit, cet élargissement des horizons constitue une opportunité favorable pour nous, car la pertinence culturelle est indéniable. Elle s'établit de multiples façons. Par l'histoire, en premier lieu, puisque l'on retrouve grosso modo l'amplitude du duché d'Aquitaine du temps d'Aliénor. Par la géographie aussi : des pays qui s'appuient sur les contreforts du Massif central et que les grandes rivières relient à l'océan. Ces rivières constituent enfin des voies de circulation culturelles qui amplifient le rôle fédérateur de la Nouvelle-Aquitaine, qui est une région de passages et de circulations nord-sud et est-ouest. Il y a donc une grande cohérence pour Le Festin à élargir sa mission de mise en valeur des patrimoines bien au-delà des limites très administratives antérieures. La diversité, le foisonnement sont amplifiés et offrent de merveilleuses opportunités de sujets et de traitements.
Qui dit nouvelle formule dit nouveau graphisme, nouvelles rubriques et nouveaux formats rédactionnels. Pouvez-vous nous présenter ces innovations ?
En premier lieu, qui dit "grande région" implique une augmentation significative de la pagination, puisque chaque département est abordé à travers au moins un article dans chaque numéro. Et ce, pour un prix de vente inchangé. Pour ce qui est de la forme, nous avons réfléchi à une évolution qui se rapproche des "mooks" (anglicisme, entre magazine et book), tout en s'appuyant sur les valeurs du Festin : la primauté des contenus, les exigences éditoriales. Cela donne une mise en page qui évolue significativement, avec une alternance de sujets longs et courts – des sortes de respirations – et surtout, une dynamique de traitement des articles en eux-mêmes. Le point d'orgue, en définitive, est l'image, que nous avons toujours considérée comme un vecteur d'informations et de connaissances aussi fort que le texte. L'image permet des associations, elle retient le regard, elle "donne à voir" et, au fond, le texte la commente.
Vous proposez habituellement un programme dense de rencontres. Comment vivre sans et envisager l'après dans cette période de crise sanitaire?
Il s'agit d'un très grand handicap. Le Festin est une revue et une maison d'édition en Nouvelle-Aquitaine, donc de proximité. Nous organisons ou participons à plus d'une centaine d'événements chaque année, que ce soit de l'animation culturelle ou commerciale. La relation aux publics, au sein des territoires, est inscrite dans notre ADN. La crise que nous traversons nous oblige donc à penser de nouveaux rapports d'échange. C'est pourquoi nous nous sommes engagés, avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, dans un programme ambitieux de restructuration de l'entreprise qui s'appuie sur un développement digital, destiné à fluidifier le traitement de l'information, en interne et en externe, et à déployer nos offres éditoriales via de nouveaux supports. À ce titre, avec plus de 30 ans d'existence, Le Festin dispose d'une base documentaire et iconographique assez unique, qui ne demande qu'à "revivre".