L'auteure camerounaise Hermine Yollo en résidence à La Prévôté
lauréate de la résidence d’écriture francophone "Afriques-Haïti 2021"
L'auteure camerounaise Hermine Yollo, lauréate de la résidence d’écriture francophone "Afriques-Haïti 2021", est accueillie en résidence à La Prévoté à Bordeaux (33) du 6 janvier au 15 février 2021, dans le cadre d’un partenariat entre l’Institut des Afriques (IdAf) et ALCA.
Auteure, comédienne, metteuse en scène, voix et lectrice, la camerounaise Hermine Yollo a tous les talents. Et c’est bien ce que le jury interprofessionnel qui l’a élue lauréate de la résidence d’écriture francophone « Afriques-Haïti 2021», a immédiatement repéré. Elle vient donc pour 6 semaines à La Prévôté, du 6 janvier au 15 février 2021 et ce, malgré l’épidémie, travailler sur son premier roman, Les Racines du Baobab-Totem agrippaient la Lune (titre provisoire), "dans le sous-genre du récit merveilleux" précise-t-elle. Elle participera également aux rencontres publiques de La Semaine des Afriques, avec un temps fort le 27 janvier au Forum des arts de Talence.
Née en décembre 1981, à Douala au Cameroun, Hermine Yollo Mingele a toujours rêvé d’écrire et de faire du théâtre ; il faut dire que ses parents étaient comédiens et metteurs en scène. Sa passion pour la littérature et les langues, liée à l’absence d’école de théâtre au Cameroun la pousse, dans un premier temps, à faire des études littéraires, ce qui lui permet d’obtenir en 2007, un Master en traduction (Anglais–Français) à l’Advanced School of Translators and Interpreters (ASTI) de Buea.
Pendant ce temps et dès 2000, elle commence une formation de comédienne, entre comme membre de la Compagnie NGOTI - dont elle est devenue la directrice depuis novembre 2009 – et additionne stages et ateliers pour se former notamment à l’art dramatique, à l’improvisation, au jeu dialogué, aux techniques de la scène, à la création et la mise en espace de lecture-spectacle…
Elle participe alors à de nombreux festivals de théâtre en tant que comédienne et peu à peu, en tant que metteuse en scène, notamment en 2013, où elle démarre la création et la mise en scène de Jazz Me Down, la nouvelle d’Emmanuelle Urie. Dès lors les créations s’enchaînent à raison de plus d’une par an bien souvent. Puis c’est le temps des rencontres européennes qui la conduisent à partir de 2014 pour La Traversée aux Disparus, (mise en sc. d’Eva Doumbia) à jouer au Théâtre National de Marseille - La Criée, puis ce sera en 2015, à Paris, puis à Avignon et au Théâtre antique d’Arles à l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles de 2015 pour y présenter Les Migrants d’Olivier Jobard.
Une résidence de création en 2017 à Conakry (aux Studios Kirah - La Muse) lui permet de mettre à l’épreuve de la scène, son premier texte La Femme-Iset. D’autres résidences d’écriture et de création importantes vont émailler l’année 2018, alors qu’elle poursuit son parcours de "comédienne-metteure en scène qui écrit". De juillet à août, Hermine est en résidence d’écriture Camaroes (OTHNI – Laboratoire de théâtre de Yaoundé) puis d’août à septembre, au festival de théâtre Univers des Mots à Conakry (Guinée) et, pour finir, lauréate du prestigieux programme de résidence européen Odyssée, pour les artistes, chercheurs et professionnels étrangers, attribué par l’ACCR (ministère de la Culture et l’association des Centres Culturels de Rencontre), elle part de novembre à décembre, en résidence au Centre national des Ecritures du spectacle à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, année où elle écrit M-119 Autopsie, inspiré de « Misterioso-119 » de Koffi Kwahulé, Texte finaliste au Prix RFI Théâtre 2019.
Aujourd’hui 4 autres textes attendent un éditeur, la pièce Carré Rouge (2004) ; les nouvelles de Trônes vides (2008) ; La Femme-Iset, déjà joué sur scène (2017) et On ne braque pas le père Noël (2018).
Projet en résidence
"Mon envie de conter cette histoire, Les Racines du Baobab-Totem agrippaient la Lune, à des jeunes et des adultes, se nourrit de mon envie des veillées d'autrefois où, la nuit, mes grand-mères ou encore certaines de mes tantes et oncles nous racontaient des histoires issues du folklore ou de leur imagination.
Elle se nourrit de tous ces contes, légendes et épopées oraux et livresques classiques d'Afrique (La Fantastique histoire de Djèki-la-Njambé Inono, Soundjata ou l'épopée mandingue, etc.) et d'Ailleurs (Les Mille et une nuit, Le Mahabharata, Romans de la Table Ronde, etc.) dont je me régale depuis l’enfance. Mais c’est aussi Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter qui, à mes yeux, constituent des contes ou épopées modernes et me rendent admirative de la force, la richesse et la qualité de narration de leurs différents auteurs.
C’était toujours, finalement, des histoires du temps où les animaux parlaient encore et où l’Homme comprenait le langage des plantes et de la Terre et communiquait avec les éléments […].
L'histoire touche à des questions environnementales, [aussi] je voudrais travailler à construire et livrer une histoire sensible et puissante, qui touche ce quelque chose en nous qui nous lie directement à la Nature et nous pousse à lutter pour la sauvegarder.
Le personnage principal est une jeune femme qui, sentant sa vie en danger, se rend au cœur d'une forêt millénaire tropicale - la Forêt des Géants de Bois -, dans le but de se reconnecter à son arbre-totem et trouver le moyen de mettre fin à la déforestation et la pollution sauvages qui menacent la planète d'extinction. "
Bibliographie
Fil(e) d’attentes, éd. Le Jeune Auteur, 2020 (théâtre).
Nb : ce texte a abouti pendant la résidence d’écriture Le Camaroes de Yaoundé.