Sandra Tabet en résidence au Chalet Mauriac en novembre et décembre 2024
Lauréate Résidence d'écriture de long métrage de fiction
Publié le
11/11/2024
La réalisatrice Sandra Tabet est accueillie au Chalet Mauriac en novembre et décembre 2024 pour son projet de long métrage de fiction La Rage.
Sandra Tabet est une cinéaste libanaise, née en 1985 et basée en France. Elle reçoit sa licence en Arts du spectacle de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (IESAV) en 2007 et son Master en Cinéma de la London Film School (Londres) en 2014.
Parmi ses courts métrages, Le Cri reçoit le prix du jury en 2017 (Maskoon Film Festival, Beyrouth) et Thieves in the Night est reçu en compétition officielle au London Independent Film Festival (2015). Sandra travaille en tant que monteuse son avec les studios DB (Beyrouth) depuis 2015, studios avec lesquels elle est devenue partenaire en 2018. Elle a aussi enseigné le cinéma à l’Université Antonine (Baabda) entre 2018 et 2020.
Depuis 2022, Sandra s’est installée en France où elle prépare son premier long métrage de fiction : La Rage.
La Rage est un film d’horreur où le passé sanglant de Beyrouth refait surface. C’est l’histoire de Julia, professeure d’histoire sexagénaire, qui enseigne la guerre civile libanaise et ses controverses. Sa vie plutôt solitaire est chamboulée lorsque Ghassan, son fils unique âgé de trente ans, revient vivre chez elle. Tandis que mère et fils tentent de reconstruire tant bien que mal une relation, des chiens enragés du temps de la guerre réapparaissent dans les rues de Beyrouth et y sèment la terreur. Ghassan se fait mordre et se transforme sous les yeux de sa mère en un homme violent et brutal. À la recherche d’un remède, ils se lancent ensemble dans une traversée cauchemardesque d’un Beyrouth en plein effondrement.
"Avec La Rage, je m’appuie sur les codes du film de genre pour explorer avec le spectateur la peur et les ténèbres qui hantent notre mémoire collective libanaise. À travers le point de vue d’une femme de 60 ans, des visions du passé reviennent habiter l’écran. Des scènes telles que les attaques canines, la rage qui s’empare des mordus ou le déploiement militaire font écho à ces histoires étouffées que je cherche à déterrer. En écrivant La Rage, je me rends compte que la mémoire enfouie du Liban me ronge de l’intérieur, me laissant proie d'une guerre que j’ai à peine vécue mais qui semble encore régir mon futur et celui de la société libanaise. Comme Julia, mon personnage principal, je suis convaincue qu’il est impossible de refouler un passé si violent car celui-ci finira par briser les murs de sa prison pour nous submerger entièrement."