Uriel da Costa raconte ici son histoire, jusqu’à l’épisode humiliant de sa flagellation (auquel Spinoza enfant assista) qui provoquera sa fin tragique (il se suicide par balle). Il réaffirme sa critique radicale du judaïsme et des religions en général.

Uriel da Costa, également connu sous son nom chrétien Gabriel da Costa, est un philosophe portugais (Porto 1585, Amsterdam 1640). D’ascendance marrane, il émigre à Amsterdam pour s’y convertir au judaïsme. Il déchante rapidement. Sa vie durant il combattra l’irrationalité du judaïsme et du christianisme.
Il s’oppose au Talmud et à la culture rabbinique. Un "herem" est prononcé contre lui en 1618, confirmé en 1623. Uriel da Costa nie l’immortalité de l’âme et condamne les superstitions qui s’y rattachent. Il est arrêté, emprisonné une dizaine de jours, condamné à une amende. Ses livres sont brûlés. Rejetant ces religions qui sont pour lui de pures inventions humaines, il opte pour une religion basée sur les lois naturelles. Convaincu à nouveau d’hérésie, il fait l’objet d’un second "herem" en 1633. Sept ans plus tard, ne supportant plus la pauvreté et la solitude qui en découlent, il accepte de se soumettre à la flagellation et à l’enjambement de son corps par les fidèles, étapes obligées de l’annulation du "herem". Spinoza enfant assiste au spectacle. Uriel da Costa ne s’en remettra pas. Il achèvera son autobiographie publiée ici sous le titre Récit véridique de ma vie, avant de se suicider par balle la même année 1640.