Début septembre, La Lanterne ouvre ses portes à Bègles (33), au sein des locaux de son prédécesseur Le Festival. L’association Vive le Cinéma à Bègles est à l’origine de la reprise des lieux, et le cinéma propose dès son ouverture une programmation essentiellement "art et essai", tout cela dans un espace ouvert sur la ville et propice à la convivialité.

3 questions à...
Aurélian Michon, directeur du cinéma La Lanterne à Bègles (33)

Quelles ont été vos motivations à reprendre les rênes du cinéma Le Festival, qui rouvre sous le nom de La Lanterne ?

Aurélian Michon : Nous, habitants du quartier, regrettions de ne pas aller plus souvent au Festival en raison de sa programmation en grande partie portée sur le cinéma d’animation et à effets spéciaux. Quand nous avons appris que le mandat du gérant Fabrice de La Rosa arrivait à son terme, après 15 ans à diriger Le Festival, nous avons monté l’association Vive le cinéma à Bègles afin de créer La Lanterne. Les membres du Conseil d'administration sont pour beaucoup issus des métiers de la culture et donc rompus à ses codes. Nous voulions y impliquer les habitants mais aussi les nombreuses autres associations du territoire, autour d’une programmation plus ouverte, afin de faire renaître ce lieu.

Quelle ligne suivra la nouvelle programmation du cinéma ?

A.M. : La programmation de La Lanterne sera majoritairement "art et essai" à raison d’au moins 60% de cinéma de ce genre par mois. Mais nous n’oublions pas les films grand public, en VO (version originale) et en VF (version française), pour suivre cette logique d’être un cinéma de quartier et non pas un cinéma d’élite.

Nous gardons également une place pour l’animation, car après 15 ans de programmation de ce type au Festival, on trouve à Bègles un public adepte et professionnel, qui plus est souvent issu des nombreux studios d’animation implantés aux Terres Neuves [quartier de Bègles].

Le spectre de la programmation sera très large, et nous nous appuierons sur le terreau associatif de la ville pour proposer des séances présentées, des débats, ainsi que des rencontres.

Le taux de fréquentation des salles a chuté pendant le Covid. Vous ouvrez un café au sein de La Lanterne, est-ce pour inciter de potentiels spectateurs à entrer ?

A.M. : Les enjeux de faire revenir le public en salle commencent à s’estomper, notamment grâce à la riche programmation estivale offerte cette année, pour ne pas citer Barbie et Oppenheimer. Le public est présent et nous voulons lui offrir un lieu dans lequel il passera un temps convivial, avant et après un film.

Pour ce qui est du café, c’est d’abord une demande de la ville de Bègles que d’avoir un espace de restauration. Le quartier dans lequel La Lanterne s’installe est un réel lieu de vie, il y a beaucoup de commerces actifs autour d’elle, mais il manque d’une sorte de tiers-lieu. L’idée est donc de proposer des espaces dédiés aux enfants, aux adolescents, de mettre des livres à disposition... tout est pensé pour que La Lanterne devienne un lieu concret d’échange et de partage.

Propos recueillis par Flora Ghedjati Reigneau