Rachid Bouchareb : "Je voulais absolument faire ce film dans la région Nouvelle-Aquitaine"
Publié le
25/11/2021
Le réalisateur et producteur Rachid Bouchareb est à Bordeaux et dans sa région en ce mois de novembre où se déroule l'essentiel du tournage de son prochain long métrage, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine.
Pourquoi tourner essentiellement à Bordeaux un film dont les faits historiques ont eu lieu à Paris dans les années 1980 ?
Rachid Bouchareb : Je voulais sortir de Paris pour tourner ce film et mon entourage m'a conseillé Bordeaux en me disant que j'y trouverais "un petit Paris". Les ressemblances sont en effet importantes : on y retrouve de la pierre et des portes d'immeubles similaires, à la fois l'ambiance du Quartier latin ou celle des immeubles haussmanniens. Je voulais absolument faire ce film dans la région Nouvelle-Aquitaine car elle présente des avantages en matière de décors mais aussi d'un point de vue humain.
En tournant en région, vous faites travailler des techniciens, des sociétés et des comédiens locaux…
R.B. : Oui, Bordeaux étant une grande ville, nous avons pu nous appuyer sur de très bons comédiens qui ont incarné tous les seconds rôles. Nous avons aussi mobilisé plus de 700 figurants grâce au formidable travail de Sandrine Cayol. Nous faisons travailler également de nombreux techniciens locaux. Je pense, cela dit, que la crise sanitaire a changé la donne sur l'ancrage local des professionnels du cinéma : beaucoup vivent à Bordeaux ou dans une autre région et travaillent à Paris, et inversement. Aujourd'hui, la compétence est partout et mobilisable sur n'importe quel projet, où qu'il se tourne !
Rachid Aït-Ali : Les techniciens locaux représentent 70 % de la liste technique du film, dont certains occupent des postes importants : chef décoration, cheffe coiffure, scripte ou régisseur général, par exemple. Nous travaillons avec des sociétés régionales comme les studios TSF à Bègles (33) ou L'Alhambra à Rochefort (17) pour la musique, mais aussi avec des associations ou particuliers locaux.
Comment se sont déroulés les repérages à Bordeaux et dans la région, et dans quels lieux avez-vous décidé de tourner ?
R.A. : Nous avons débuté les repérages dès le printemps 2021, en visitant la ville mais aussi de nombreux bureaux administratifs. À Bordeaux, nous tournons dans différents décors extérieurs : la rue des Bahutiers, le Conservatoire ou encore l'université Victor-Segalen. Pour les scènes de bureau, nous avons la chance de pouvoir investir l'ancien siège de la Caisse d'Épargne, dans le quartier Mériadeck, dont l'architecture et la décoration datent des années 1970. Sur les 37 jours de tournage, 30 ont lieu à Bordeaux, trois à Sainte-Foy-la-Grande (33) où nous avons trouvé un institut médico-légal resté dans l'époque du film, et enfin nous tournerons les quelques jours restants à Paris.