Anthologie de poésie de Nouvelle-Aquitaine : de l’Antiquité à 1951
ALCA Nouvelle-Aquitaine


Avec cette première Anthologie de poésie de Nouvelle-Aquitaine c’est un univers qui s’ouvre à nous…
La poésie n’est pas un style littéraire aisé à définir, puisque sa forme varie selon les époques, allant d’un récit mythologique en vers à une longue plainte mélancolique en prose… Chaque forme, chaque thème, chaque manière de s’exprimer tant dans la langue que dans le style sont propres à une localisation dans le temps et dans l’espace, et ce recueil en est la parfaite expression.
Cette anthologie de poésies recueille des textes d’auteurs ayant tous un lien avec la Nouvelle-Aquitaine. Traitant thèmes éclectiques et venant de périodes parfois très éloignées, ces écrits ont pour lien commun une attache, explicite ou non, à cette région immense. Ici, se côtoient troubadours et poètes romantiques du XIXe siècle, des témoignages d’amour et de guerre, des poèmes allant de la description d’une terre natale à une tirade politique. Les territoires qu’englobe cette récente région possèdent tous une histoire qui leur est propre, et une culture parfois très marquée. Les langues parlées, les coutumes et le folklore varient entre l’aire occipito-catalane, le Pays basque et l’ancien Poitou-Charentes.
Ces poètes et chanteurs, parfois célèbres ou dont on ne connaît même pas le nom, ont publié des textes répartis dans ce recueil entre cinq périodes distinctes. Le Moyen Age en Nouvelle-Aquitaine est le temps du fin’ amor, où les troubadours aquitains voyageaient à travers l’Europe pour changer l’amour de leur dame, de leur souverain, mais aussi du combat. La Renaissance, marquée par les guerres de religion, signe la transition entre l’art poétique médiéval et moderne. La langue évolue, influencée par le style classique issu de l’antiquité, jusqu’à la poésie des Lumières où le genre se fait plus discret au profit de grandes réflexions philosophiques, politiques, voire révolutionnaires. Après la Révolution française, les styles poétiques se diversifient et les sources se font plus nombreuses, jusqu’aux deux Guerres mondiales qui voient les symbolistes, les romantiques, les dadaïstes ou encore les surréalistes disparaître pour laisser place à des poètes isolés. Après 1945, l’art poétique s'effrite progressivement laissant seulement quelques auteurs perpétuer ce genre littéraire aujourd’hui étudié mais peu écrit.
Comme Georges Boutelleau l’expliquait dans son poème « Être poète », écrire c’est « aimer, comprendre, souffrir, d’une espérance inassouvie ; c’est donner mille fois sa vie, et pourtant n’en jamais mourir. » Ces auteurs, n’ayant parfois aucun trait commun, se rapprochent tous grâce à cette volonté de marquer leur temps à travers leur plume, du proviseur d’un lycée de Poitiers écrivant pour occuper ses dernières années au roi d’Angleterre captif. Certains textes de cette anthologie n’ont parfois jamais été réédités, quand d’autres sont encore récités en classe, mais ils sont ici tous mis en avant pour une sauvegarde du patrimoine poétique multiforme.
Tiennette Crochon, historienne médiéviste
Cette anthologie se veut ouverte et constamment mise à jour. N’hésitez pas à nous signaler des oublis, des erreurs et proposer d’autres textes du domaine public.