Le Chalet Mauriac lance sa saison 2020 de résidences d'écritures
Retardée par la situation sanitaire et par des travaux de réparation du bâtiment, la saison 2020 des résidences d'écritures du Chalet Mauriac, à Saint-Symphorien (33), débute ce jeudi 2 juillet avec l'accueil de huit résidents cet été et l'accompagnement de deux autres hors les murs.
Résidents accueillis sur place :
- Carlos Mayor, traducteur espagnol, lauréat de la résidence Traduction, en résidence du 2 au 24 juillet pour sa traduction en espagnol du roman Après la guerre d’Hervé Le Corre (paru en France aux éditions Rivages)
"Après la guerre, le roman d’Hervé Le Corre que je traduirai vers l’espagnol en résidence au Chalet Mauriac, est une histoire complexe et fascinante sur l’impact de la guerre dans le domaine familial, sur la corruption policière, sur les milieux mafieux et sur la réaction de l’être humain face à l’impunité à des situations extrêmes. Les livres d’Hervé Le Corre reflètent une atmosphère sombre au travers d’un langage soigné et passionné. Dans le cas présent, l’auteur évoque l’impact de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie sur les bas-fonds de Bordeaux, avec un style dur, incisif et sans concessions. Pour le traducteur que je suis, il s’agit d’un projet plein de défis qui promet aussi d’être très gratifiant."
- Guzel Katnik et Jacek Chamot, lauréats de la résidence Transmedia, pour leur projet 130 rêves/h, en résidence du 30 juin au 24 juillet 2020
"Une pompe à essence en panne au premier abord, elle affiche sur son écran le fourmillement du bruit d’une route transitée à 130km/h. En portant le pistolet à sa tempe dans un geste suicidaire le spectateur peut entendre le murmure onirique du songe de la machine. L’essence que l’on fait couler dans nos oreilles est ici le son d’un rêve, celui d’un voyage, d’une utopie. Le rêve d’un rêve. Installation sonore, visuelle et interactive, un point de fuite en avant vers l’infini présent."
- Aurélia Coulaty, écrivaine, et Sophie oZ, musicienne et chanteuse, lauréates de la résidence d’aide à la création péri-littéraire, pour leur projet Les Racines des roses, en résidence du 7 au 17 juillet 2020
"Pour Les Racines et les roses, nous souhaitons explorer différents paysages auxquels nous sommes toutes deux attachées… travailler sur le rêve et l’onirisme, tout particulièrement sur la représentation préraphaëlique de certaines mythologies questionnant la solitude, le féminin, l’attente et le désir, sur fonds de bestiaire fantastique et métamorphoses. Entrelacement de sept lectures de textes écrits par Aurélia Coulaty avec sept chansons composées par Sophie oZ."
- Nathalie Bernard, le musicien Hectory et l’illustrateur Tom Haugomat, lauréats d'une résidence d'aide à la création péri-littéraire, en résidence du 27 juillet au 7 août 2020, pour la création d’un concert dessiné du roman Le Dernier sur la plaine (paru aux éditions Thierry Magnier, écrit au Chalet Mauriac en 2018 lauréat Pépite Fiction ados 2019 du SLPJ Montreuil)
"'Notre territoire est immense. Nous sommes les Noconis ce qui, en langue comanche, signifie les Errants. Toujours en mouvement, nous suivons la transhumance des bisons. La terre est notre mère, le soleil est notre père. Les plaines sur lesquelles nous chevauchons ne nous appartiennent pas, mais notre territoire s’étend à perte de vue.' Ainsi commence l'histoire de Quanah Parker, fils du grand chef Peta Nocona et d'une femme aux yeux clairs. Inspiré de faits réels, ce roman nous entraîne sur les traces de celui qui deviendra le dernier chef comanche à avoir vécu libre sur les grandes plaines américaines. Le destin d'un homme qui s'est battu, sa vie durant, pour tenter de sauver son peuple et sa culture."
Lauréats accompagnés à distance :
- Antonin Veyrac, lauréat Poésie, en résidence du 2 juin au 24 juillet 2020 pour son projet Dysfonction
"Recueil de poèmes dont la ligne directrice serait l’évènement que j’appelle dysfonction de la machinerie symbolique, ceci dans la poésie du passé et du présent (contemporaine) ; brièvement, écriture de poèmes où l’on sent qu’il y a événement dans la lecture ou de l’entente (performance) qui ferait trou à l’entendement. On sent le sens mais il n’apparaît pas. On sent la présence de quelque chose qui se rapproche de l’inquiétante étrangeté. Puis nous en éloigne dans la jouissance immédiate de saisir une idée qui échappe alors qu’elle me creuse. Des questionnements, du doute qu’il y ait eu vraiment évènement dans l’expérience de la lecture. Une indirection, un Dit avec le Dire, un mélange de pensée et de métaphore."
- Christine Palluy, lauréate Polar, peurs et frissons, en résidence du 25 mai au 26 juin 2020
"Je souhaite utiliser ce temps de résidence pour approfondir mes connaissances et mes réflexions autour de la construction des stéréotypes de genre chez les plus jeunes. Autrice de littérature jeunesse je suis particulièrement concernée par ces problématiques égalitaires. En effet, je m’interroge à propos de l’image sexiste que je peux inconsciemment véhiculer dans mes écrits. Parallèlement à des lectures et recherches de documentation, je prévois l’écriture d’un petit roman sur ce thème. Ce roman premières lectures s’intègrerait dans la nouvelle série à quatre niveaux que j’écris pour les éditions Hatier. La parution des quatre premiers titres a eu lieu en janvier 2020. Les prochaines parutions dans cette collection sont prévues en janvier 2021."
Contacts
Mission Résidences | Chalet Mauriac
05 47 50 10 16 // +33 (0)6 95 61 10 06
aimee.ardouin@alca-nouvelle-aquitaine.fr
La saison 2020 des résidences du Chalet Mauriac a été doublement impactée : par la situation sanitaire, qui a imposé une fermeture administrative du lieu, mais également par des travaux réparatoires, prévus de longue date. Ce chantier, impressionnant et de haute technicité, a été retardé par le confinement et la distanciation sociale imposant des équipes d’ouvriers réduites de moitié. Il devrait prendre fin à l’automne. Cependant, la Région Nouvelle-Aquitaine, propriétaire du Chalet Mauriac et ALCA, en charge de la programmation des résidences d’écritures, ont pu honorer leurs engagements auprès des lauréats 2020 : en accueillant les résidents qui souhaitaient maintenir leur séjour sur place, dans des conditions consenties et particulières – soumises aux contraintes sanitaires et aux règles de sécurité liées au chantier – ou en leur proposant un accompagnement à distance.